SLALOM DANS LES BALKANS
SAMEDI 25 OCTOBRE/VENDREDI 7 NOVEMBRE
ATHENES/SARAJEVO
Samedi 25 au Jeudi 30 Octobre
Athenes-Thiva-Kato-Neo Monasteri-Meteore-Greneva-Gavros-556Km
Il faisait trop bon rester au chaud chez Théodore qui m'a accueilli pendant une semaine et m'a fait goûter à son fameux pesto maison. J'y ai aussi soigné un coup de froid et c'est encore un peu faible que je repars doucement vers le nord. L'été est parti comme un coup de vent, le gris des nuages et une fine pluie sont mes compagnons pour ces six jours en Grèce. Plus je m'approche vers l'Albanie, plus les montagnes deviennent sauvages. Je passe une nuit au pied des Monastères des Météores qui sortent comme par magie de la brume. Les moines et nones habitant encore les lieux, ceux-ci sont vivants et gardent ainsi une ambiance religieuse.
Le dernier jour verra le retour du Soleil venir éclairer les lacs, rivières et forêts du nord où vivent encore des ours.
Vendredi 31 Octobre, Samedi 1er et Dimanche 2 Novembre
Gavros-Pastani-Peshkopi-Kukes-276Km
Les frontières étant faciles à traverser, mon parcours en est facilité et j'entame une sorte de slalom dont les jalons seraient les petits pays des Balkans. Je commence avec l'Albanie, sa langue pré-indo-européenne, ses mosquées, héritage de l'empire Ottoman. Le même jour je fais un détour en Macédoine pour y humer le bon air des forêts d'automne qui plongent depuis les montagnes enneigées jusqu’à un lac aux airs de méditerranée. Cette même forêt s'engouffre ensuite dans une étroite vallée qui me ramène en Albanie, La vie dans les montagnes se fait au rythme de l’âne, on récolte le mais pour le faire sécher, on coupe le bois pour l’hiver, les visages y sont souvent fermés mais parfois un sourire s'échappe. La route est rude et suit tous les plis de la montagne, petite frayeur quand je casse une petite pièce sur mon vélo mais, malgré une roue un peu voilée, je continue mon parcours.
Lundi 3 au Vendredi 7 Novembre
Kukes-Skivjan-Rozaje-Matoruge-Fuca-Sarajevo-506Km
Sur ma lancée je passe au Kosovo où m'attendent brouillard et givre, villes grises, convois de la KFOR qui est encore là pour préserver la paix que l'on sent encore fragile. La Serbie considère d'ailleurs encore ce pays comme une région lui appartenant. J'y déguste chocolat chaud et pâtisseries à petit prix, ici comme au Monténégro, on utilise l'Euro même si ces pays ne font pas partie de l'UE. Le plus haut col de mon passage dans les Balkans m'attend, la frontière se trouve à 1700m et des poussières, jolie comme tout dans une forêt de sapins. Dans la neige je bascule au Monténégro.
La bonne humeur de ses habitants et des paysages bucoliques comme tout feront de ce pays une jolie surprise. Un vent chaud souffle du sud, me portant vers la Bosnie en deux petits jours et je passe alors la frontière la plus isolée et la plus surprenante de mon voyage. Pour commencer, je ne trouve pas le poste frontière que j'avais prévu et dont les habitants ne semblent pas en connaitre l'existence. Au lieu de cela, on m'indique une route qui, sur ma carte, s’arrête au pied des montagnes à un petit hameau. Arrivé là, c'est une petite piste qui semble peu empruntée que l'on m'indique. Je m'y engage et, en effet, quelques kilomètres après, un micro-poste de frontière dans une sorte de petite cabine bleue avec deux gardes. Je n'ai pas pu en prendre la photo mais ci-dessous voilà la barrière et le panneau habituel indiquant que l'on quitte le territoire puis la piste qui s'en suit dans la forêt.
Deux kilomètres plus loin la frontière en tant que telle. Encore une dizaine de kilomètres et voilà un poste; le douanier veut me laisser passer sans contrôle mais j'insiste pour être en règle!!!
Avec enfin un tampon validant mon entrée dans le pays, je continue vers Sarajevo, d'abord par de la piste, puis par des routes dans le jaune et le rouge de l'automne.