JAVA LA TREPIDANTE

INDONESIE: ILE DE JAVA

MERCREDI 5 SEPTEMBRE/MARDI 11 SEPTEMBRE

KALIANDA/BOROBUDUREPIDANTE

Mercredi 5 Septembre  Kalianda-Cilegon-60Km

Environ une cinquantaine de kilomètres me sépare du point de départ des bateaux qui s'en vont pour Java. Je contourne le dernier volcan de Sumatra par une petite route très agréable qui longe la côte et traverse des villages de pêcheurs. J'arrive au détroit de  Sunda que je dois traverser. Je ne sais pas si c'est le fait d'arriver à vélo et chargé comme une mule mais le passage sur le ferry m'est offert par la compagnie. J'entre dans la gueule du bateau -qui, soit dit en passant, est dans un piteux état- et monte à l'étage pour profiter de la traversée. Celle-ci se trouve être beaucoup plus longue qu'escompté et c'est presque au soir que j'arrive sur l'ile la plus peuplée du monde; 140 millions au bas mot. Dur de trouver une place pour dormir entre toutes ces maisons et ces zones industrielles...   

Jeudi 6 Septembre  Cilegon-Leuwiliang-137Km

A peine debout et alors que j'ai prévu de rouler le plus possible, je suis déjà invité. Agus m'offre chez lui le petit déjeuner que je prends aussi en compagnie de son père. Je prends congé et reçois de leur part une chemise traditionnelle que toute personne visitant java devrait apparemment avoir. Alors que la première partie du trajet se passe à traverser des villes, c'est en retrouvant de la hauteur dans des collines bordant un volcan que je retrouve le calme. Pas pour longtemps car je me retrouve de nouveau dans des zones habitées à slalomer entre les trous,  la caillasse et les bosses de la route, tout ceci en faisant attention à la circulation.

Vendredi 7 Septembre  Leuwiliang-Cipatat-117Km

Je traverse Bogor au ralenti, comme toute ville d'Indonésie, la désorganisation est en place. La suite est faite d'une longue montée où le tourisme galopant a fait des ravages. Nous ne sommes qu'à une soixantaine de kilomètres de Jakarta et de ses 20 millions d'habitants. On vient ici pour s'en reposer et profiter des montagnes alentours et des plantations de thé. Malheureusement le lieu est franchement gâché par une succession de "resorts" (domaines, stations de tourisme) et manque cruellement de charme. Je préfère continuer vers le col et ensuite plonger vers d'autres horizons.     

Samedi 8 Septembre  Cipatat-Malangbong-111Km

Les lueurs du jour m'apportent enfin certaines réponses par rapport à certains événements de la veille... Alors qu'il faisait nuit et que je cherchais une place pour poser ma tente, je me suis vu épié et suivi sur une courte distance par un 4X4 noir. Je me suis alors vite faufilé derrière de hautes herbes et ai cheminé sur une petite sente au bord d'une rizière. Et maintenant je me rends compte que je suis au bord d'une base militaire...
J'arrive à Bandung et ses 7 millions d'habitants que j'ai l'impression de traverser toute la journée et ceci dans un concert de bruits en tous genres. Avec le soir vient un calme relatif, je "rêve" alors d'un monde où le seul son serait celui de ma respiration, je suis dans l'envie d'un excès inverse.      

Dimanche 9, Lundi 10 et Mardi 11 Septembre  Malangbong-entre Banjar et Purwokerto-Prembuh-Borobudur

129+116+68Km

Sans m'en être vraiment rendu compte, j'étais à une certaine altitude et l'heure de la descente a sonné, je laisse mon vélo prendre ses aises. Première crevaison depuis un bien long moment, j'en profite dans un boui-boui pour motos pour faire réparer toutes mes anciennes chambres à air. Je regarde des indonésiens éplucher et nettoyer à l'eau claire des racines de manioc que l'on vend telles quelles et que l'on croque comme des carottes. Le troisième jour j'arrive à Borobudur et son temple bouddhiste. Je le visite le lendemain tôt avant la foule et suis plutôt impressionné par les sculptures dans la pierre qui représentent des scènes de vie, par son aspect pyramidal, par les stupas harmonieusement arrangées autour de la stupa principale, définitivement un lieu enrichissant. Construite au 8ème siècle alors que l’Indonésie n'était pas encore musulmane, ce n'est qu'au 19ème siècle que les lieux sont "redécouverts".