COTE OUEST

INDONESIE: SUMATRA

JEUDI 23 AOUT/LUNDI 3 SEPTEMBRE

KERSIK/KALIANDA

Jeudi 23  Kersik tua-Tapan-96Km

Un peu fatigué par toutes ces ascensions, je repars avec des jambes encore un peu lourdes. Rien de mieux pour se reposer que de rouler... et surtout quand on commence par une descente. Je laisse derrière moi les plantations de thé et replonge dans le chaos des routes. Petits villages mais grands embouteillages, on se retrouve parfois avec trois lignes de voitures qui vont dans le même sens, ce qui bloque la circulation, les plus gros forcent le passage, les petits se faufilent tant bien que mal. Avec un peu plus de coordination les choses seraient tellement plus faciles!
Il me faut tout de même remonter un col avec au sommet deux statues de tigre de part et d'autre de la route, ce qui marque l'entrée dans un parc national. Je replonge dans la jungle mais cette fois-ci sur mon vélo et finis la descente sous la pluie.

Vendredi 24 et Samedi 25 Aout  Tapan-Airdikit-Seblat-126+93Km

La présence de l'homme se fait à nouveau ressentir, de petits villages parsèment le fond de la vallée, les nuages se lèvent sur de jolies rivières et rizières. D'abord le son des vagues qui viennent se fracasser sur la plage, et enfin j'atteins l'océan Indien et toute son immensité qui me fait face. On se sent comme écrasé par le poids de l'eau. Le lendemain, et d'ailleurs les jours qui suivent, je longe la côte de près ou de loin, traversant des collines ou poussent à perte de vue des palmiers, une véritable plaie dans ce pays. Bizarrement pas de port ou de bateaux par ici, les seuls poissons que je trouve dans mon assiette ont l'air de venir plutôt des nombreuses rivières qui descendent des montagnes.

Dimanche  26 et Lundi 27 Aout  Seblat-Lais-Bengkulu-98+44Km

Comme je l'ai déjà dit, l'économie semble principalement tournée vers l'huile de palme. Il est alors intéressant de voir comment tout est organisé. La récolte commence en coupant certaines branches afin d'accéder aux fruits à l'aide d'une sorte de serpe dont le manche fait plusieurs mètres. Ensuite il suffit de couper le régiment de fruits et des petits camions qui font la tournée des plantations emmènent le tout vers une usine. Il faut savoir que ces plantations sont la raison principale de la déforestation de cette région du monde, encore un autre résultat de notre système de consommation à l’excès. Je choisis souvent de jolies photos pour mettre sur mon blog mais l'envers du décor est plutôt terrifiant...
L'envers du décor est aussi la pauvreté qui ressort dans certaines villes comme Bengkulu où j'arrive le lendemain. Je dois dire qu'ici plus qu'ailleurs le contraste est frappant: autour d'un centre commercial dernier cri où la haute classe indonésienne vient acheter des produits de luxe en 4X4, certains font le tri des ordures à la recherche d'une canette en aluminium ou d'une bouteille en plastique. Le voyage c'est aussi voir ce que l'humanité peut faire de plus dégradant et pas seulement ses plus beaux accomplissements.

Mardi 28 Aout  Bengkulu-après Tais-84Km

Départ tardif sous un ciel menaçant. Les pluies se succèdent et je m'abrite sous des porches et en profite pour discuter avec des locaux, utilisant quelques mots d'indonésien, d'anglais et surtout de nombreux gestes. Les routes se transforment en petites rivières, je repars sur des chemins partiellement inondés, les pieds dans l'eau. La dernière pluie me surprend le soir venu et les passants me regardent passer, remarquant sûrement le fou trempé que je suis. Je trouve refuge dans une cabane au milieu d'un verger où se trouvent des durians, des papayes, bananes et autres fruits. J'ai même, la nuit venue, la visite du propriétaire qui est professeur d'anglais dans un village tout proche est qui n'est point offusqué de ma présence.

Mercredi 29 Aout  Après Tais-Mentiring-107Km

L'arceau de ma tente s'est à nouveau cassé et je pars à la recherche d'un moyen de réparer. C'est dans un atelier de soudure que l'on me découpe des tubes en aluminium, ce qui fait parfaitement l'affaire. Je dois dire que dans ce pays les habitants font souvent preuve de générosité, on m'offre souvent à boire ou à manger, cette fois ci c'est un couple qui m'offre un café. C'est alors étonnant de ressentir une certaine agressivité  et arrogance de la part des adolescents de cette région. Il faut alors savoir prendre le meilleur et ne garder que les sourires.   

Jeudi 30 et vendredi 31 Aout  Mentiring-Bambang-après Marang-93+104Km

Je suis en bord de mer et j'en profite. Je plonge dans des eaux turquoises en faisant attention aux rouleaux qui pourraient me faire passer à la machine à laver et ainsi me rafraichi avant l'attaque d'une montée extrêmement raide comme l'ile de Sumatra en a le secret. Le jour suivant, j'observe depuis le bord des surfeurs qui profitent des vagues créées au large de l'Afrique du Sud et qui traversent tout l'Océan pour finir en rouleaux sur les plages d'Indonésie. Enfin une portion plate où rouler, je traverse, chose rare, des villages bouddhistes où des stupas ont poussé comme des cocotiers.  

Samdi 1er Septembre  Marang-Kotaagung-95Km

Après une matinée à finir de longer la cote Ouest de Sumatra, je retraverse la chaine de montagne en allant plein Est et, comme d'habitude dans ce pays, la route fait peu de lacets et monte droit dans la jungle. Au sommet, j'ai une vue sur le reste de mon parcours avec une large baie et une vallée au fond plat. Au soir, beaucoup de monde le long des cours d'eau car on y vient laver son scooter, son linge et soi-même.

Dimanche 2 et Lundi 3 Septembre   Kotaagung-Strengsen-Kalianda-126+40Km

Je quitte des régions relativement calmes pour entrer dans des zones très urbanisées, un avant goût de Java. Bandar Lampur, l'une des plus grandes villes de Sumatra avec ses usines, son port industrielles n'est que le début. Seuls les volcans semblent épargnés par cette agitation.