A LA CROISEE DES VOLCANS
Indonésie: Sumatra
VENDREDI 17 AOUT/LUNDI 20 AOUT
BUKITTINGGI/KERSIK TUA
Vendredi 17 Aout Bukittinggi-Talang-84Km
A la croisée des volcans, je descends vers un lac en passant sous le Merapi, sommet qui m'a laissé quelques traces de fatigue dans les jambes. Le lac est tumultueux avec des vagues qui viennent se briser sous les cocotiers. C'est aussi jour de fête et les drapeaux sont de sortie pour célébrer l'indépendance du pays vis à vis de la Hollande. De nombreuses maisons traditionnelles qui me rappellent la forme d'un bateau colorent les villages où une grande activité se fait sentir. La fête ne commence pas avant le soir car nous sommes toujours en période de Ramadan mais on peut voir les gens se préparer, certains se sont déjà réunis pour passer une longue soirée. Moi je m'écarte de la route et trouve un lieu où me reposer.
Samedi 18 Aout Talang-Muaralabuh-123Km
Jamais très raide, une longue montée se profile, j'ai l'impression de ne jamais en finir. Au sommet: un petit plateau et son lac où l'on peut voir se refléter les collines verdoyantes des environs. C'est vrai qu'en cherchant les montagnes je trouve la difficulté mais il est tout aussi vrai que c'est là où la nature et les cultures sont les mieux préservées. Cet univers me fascine et c'est d'autant plus une récompense d'arriver en de tels lieux que le parcours n'est pas aisé. Je replonge dans une vallée.
Dimanche 19 Aout Muaralabuh-Kersik Tua-68Km
La route, encore plus étroite, joue avec les montagnes et j'ai l'impression qu'elle joue aussi avec mes nerfs. Quand je pense commencer la réelle ascension, celle-ci replonge de plus belle, traverse une rivière, passe un village niché au creux d'une courbe, remonte droit dans la pente et me remets au même niveau. Ce jeu ne fait que commencer. Tout cela à cause d'un paysage sculpté par les fureurs d'un volcan. Ce volcan, que l'on nomme Kerinchi et dont le sommet pointe à 3800m, pèse de tout son poids sur les alentours, je me sens comme rétréci. J'arrive à Kersik Tua au pied de cette montagne où poussent thé, patates, piments et autres légumes. C'est surtout le point de départ de l'ascension.
Lundi 20 Aout Kersik Tua le sommet et retour
Alors que je rencontre quelques indonésiens qui ont l'intention d'aller au sommet sur deux ou trois jours, je considère une autre tactique; y aller léger, prendre un peu de quoi boire et manger et de quoi se couvrir, et revenir du sommet dans la journée. Pour ce faire, départ à travers la plus grande plantation de thé d’Indonésie à sept heure avec les premiers rayons du Soleil. La pente douce se redresse et j'entre dans la jungle. De là c'est droit dans la pente par une étroite sente où il faut crapahuter en s'accrochant aux lianes, branches et tout ce qui peut servir de prise. Jusque là, l'ascension ressemble à la précédente si ce n'est qu'elle est plus longue et que je suis suivi par des gibbons que je n'arrive pas à apercevoir mais dont j'entends longtemps les cris. Outre cet animal, cette jungle est aussi habitée par des tigres. Apparemment, deux jours avant des paysans en ont aperçu un alors qu'ils coupaient du bois. Je n'aurai pas cette chance. Au sortir de la forêt, la dernière heure de montée se passe dans des ravines où il faut faire attention à ne pas glisser. Le sommet atteint, la vue plonge directement dans le cratère, c'est à en couper le souffle. Au fond le souffre forme des taches jaunes et des panaches de fumée, le volcan n'est qu'assoupi et il ne faudrait pas le réveiller.
Au nord-est la vue porte sur un autre volcan dont la caldeira s'est effondrée et qui forme maintenant un lac circulaire. Je redescendsau village qui parait si loin...