PRENDRE UN PEU DE HAUTEUR

12 décembre 2011

LUNDI 5 DECEMBRE/JEUDI 8 DECEMBRE
JIUZHAIGOU/CHENGDU

Lundi 5 Décembre

Jiuzhaigou-Songpan-105Km

Un léger voile de neige est tombé cette nuit, tout au plus quelques centimètres. La route semble bonne mais se perd dans les nuages plus haut, bien plus haut.
Heureusement, ces derniers ont l'air de vouloir se déchirer ce qui m'arrange bien, je peux attaquer le col avec motivation, l'envie d'aller toucher le ciel et d'être entouré de hautes cimes.
Arrivé au milieu de la montée, la route commence à s'englacer, une croute dure de neige rend les passages raides glissants, la roue patine, elle tourne parfois dans le vide.
Pourtant je ne suis pas le plus en difficulté; certains véhicules n'avancent plus. Je viens alors en aide à un minibus et pour pousser. Je repars sans problèmes sous le regard incrédule des gens, un vélo avec une remorque qui monte un col sur la neige, ça surprend.
Les voilà les sommets tant recherchés qui culminent entres 4000 et 5500 mètres d'altitude et viennent transpercer les nuages! La vallée est vraiment belle avec tous ces arbres, rivières, lacs et montagnes, je me sens transporté!!!
Le souffle se fait court, j'arrive à l'altitude que je pensais maximale, apparemment je me suis trompé, je dois gravir encore quelques lacets. Je finis par arriver à 3500 mètres, au col, j'en saute de joie!!!
La descente se passe facilement; exposée au soleil la route est sèche.

J'arrive à Songpan, village tibétain, la ville fait d’ailleurs partie d'une préfecture "autonome" tibétaine. On remarque vite que les visages ne sont pas les mêmes et on sent l'omniprésence du bouddhisme tibétain. Ils ne sont pas les seuls à vivre par ici, on y rencontre également beaucoup de Hans musulmans.

Mardi 6 Décembre

Songpan-Feihong-116Km

Petit tour matinal de la forteresse de Songpan et de son pont en bois. Malgré le fait que la route ait tendance à descendre, le vent de face, la fatigue accumulée la veille et le fait que je sois un peu malade et donc un peu affaibli me rend la journée difficile.
La vallée n'est pas couverte par des forêts comme c'est le cas de l'autre côté du col. Tout est ici rocailleux et les couloirs de chutes de pierres et de rocs sont légion, rendant la route dangereuse. De nombreux impacts de pierres criblent le sol et ceci malgré tous les efforts qu'ont mit en place les chinois pour sécuriser les lieux.
Il est difficile de trouver un bivouac où je ne risque pas de me prendre une pierre sur la tête, je finis par en dénicher un la nuit venue.

Mercredi 7 Décembre

Feihong-avant Dujiangyan-112Km

Dans ma longue descente sur Chengdu, je croise un voyageur-pélerin, Sherab Gyalsten. Il est moine tibétain et est parti en 2005 de Lhassa avec un chariot et des amis. Il se prosterne et chante des mantras, le temps semble ne pas le préoccuper.
Il m'invite et semble à l'aise à discuter avec les mains. On m'offre un rafraichissement et on m'invite à m'assoir. Il me sort un article de la BBC sur son parcours afin d'en apprendre un peu plus. Je vous donne l'adresse de cette article bien qu'il soit en anglais: http://news.bbc.co.uk/2/hi/south_asia/6298729.stm
Une façon et une raison de voyager à laquelle je n'étais pas encore habitué, j'avais jusqu'ici rencontré des voyageurs en quête d'aventure et de dépaysement, ici c'est plus la spiritualité qui anime les envies de ce moine; bien entendu les deux ne sont pas incompatibles...

Jeudi 8 Décembre

avant Duyiangyan-Chengdu-106Km

Petites frayeurs dans les tunnels où foncent camions et bus, je me fais autant visible que possible pour éviter l'accident, je ne m'en sens pas pour autant rassuré.
Je passe alors près de l'épicentre du tremblement de terre qui ébranla le Sichuan le 12 mai 2008 d'un puissant 8 sur l'échelle de Richter.
De nombreux lieux sont restés en l'état et sont maintenant des attractions touristiques, en Chine, tout est bon pour faire du tourisme...