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La Grande Diagonale
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11 octobre 2011

A DOS DE CHEVAL

 

VENDREDI 16/ VENDREDI 30 SEPTEMBRE

DARKHAN/ULAN BAATOR

 

Vendredi 16 Septembre 

Darkhan-Baruunburen-129Km

Après deux jours passés à Darkhan, troisième ville du pays, où quelques flocons sont tombé, où il a fallu ressouder le timon de la remorque après une nouvelle casse et également "réparer" le bonhomme, j'entre dans le vif du sujet et décide de faire une boucle avant Ulan baator pour vivre pleinement la Mongolie.
Je commence par une route goudronnée, chose improbable car presque toutes les routes sont en fait de simples pistes.
La Mongolie a comme surnom le "pays du ciel bleu": jusqu’à maintenant je n'ai pas eu beaucoup de chance, mais les choses changent et un Soleil radieux fait son apparition.
Je regarde s'amuser des chiens de prairie,une sorte de petit écureuil des champs, je les regarde vaquer à leurs occupations et observe le vol d'une dizaine de vautours.
Évidemment l'omniprésence de l'immensité de la steppe me fait sentir tout petit mais le sentiment de liberté que l'on peut ressentir en de tels lieux me fait oublier la fragilité humaine.
Dans les petits villages, de nombreux enfants observent tous mes faits et gestes, ce qui est logique le vélo n'étant pas un moyen de locomotion très courant dans les parages, le Mongol préfére de loin la cadence du cheval.   

 

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Samedi 17 Septembre 

Baruunburen-Bulgan-102Km

La Mongolie étant un vaste au plateau d'où pointent collines et montagnes, il n'est alors pas étonnant de se retrouver régulièrement à plus de 1500m d'altitude.
Je monte donc vers Erdenet, deuxième ville du pays, riche de l'une des plus grandes mines de cuivre du monde. II est alors plutôt normal de n'y faire qu'un bref arrêt,  un enchainement d'usines n'est pas un enchantement.
Ce qui est agréable en Mongolie, c'est que l'on peut vite s'extirper de ce genre de lieu et retrouver le calme des steppes.
Je subis mon premier contrôle en dehors des frontières, bien entendu je n'ai rien à me reprocher.
A un des cols, je me vois offrir un verre de vodka, un geste qui va devenir d'une banalité ennuyeuse et ceci à toute heure de la journée, le rapport à l'alcool n'étant pas très sain en Mongolie,. C'est une facette plutôt sombre de ce beau pays.   


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Dimanche 18 Septembre 

Bulgan-Khishig Ondor-91Km

A Bulgan la route cesse d'être goudronnée. Commence alors ma réelle immersion dans le pays, on se sent encore plus près de la nature sans cette barrière qu'est le goudron; pour un peu, on sentirait presque l'herbe caresser les mollets.
La piste, c'est aussi une sensation permanente dincertitude, on ne sait jamais si le chemin que l'on prend est le bon tellement ça part dans tout les sens. Ca a son charme mais ça demande souvent d'être attentif,:je fait souvent le point avec ma carte et ma boussole et demande régulièrement mon chemin, bien que les réponses soit souvent plus que floues...
Quelques passages délicats agrémentent la journée, tel un passage à gué et une rude descente caillouteuse, mais les paysages sont splendides et me font oublier toutes les difficultés.    

 

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Lundi 19 Septembre 

Khishig Ondor-Gurvanbulag-108Km

Une belle journée m'attend, après une nuit bien fraiche: l'eau des gourdes a gelé.
Après une petite montée, la piste passe très près d'une yourte, et c'est là que j'ai la chance d'être invité à entrer, le propriétaire me faisant signe de la main de venir.
Je me courbe pour entrer dans la yourte, et voit enfin l'intérieur. L’ensemble est simple, au milieu trône un poêle, quelques meubles, un lit, une banquette, une vieille télévision sont disposés sur les bords externes. Le couple qui vit ici m'invite à m'asseoir et  m'offre du Suutei tsai; un thé salé au lait, de l'airag; du lait fermenté ne dépassant pas les trois degrés et un fabuleux fromage au goût légèrement sucré que je mange sur des biscuits et dont j'ignore le nom. Ils ont semble-t-il des enfants mais ils vivent apparemment à Ulan-Baator
On peut voir le ciel bleu au sommet de la yourte par une large ouverture et de part en part se trouvent les deux piliers qui soutiennent le tout.
Au bout de plus d'une demi heure, je prends congé et les voit retourner à leurs occupations, rassembler les moutons.
En fin de journée, j'arrive en vue de la Forteresse de Khar Bakhin, vestige d'un peuple mongole: les kitans.
Je fais un bref détour à Dashinchilen pour mon ravitaillement et finis par trouver la piste sablonneuse qui devrait m'emmener en direction du Sud-est pour Kharkhorin.

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Mardi 20 Septembre 

Gurvanbulag-près de Kharkhorin-87Km

Ici, la patience est de mise: je suis entré dans un café pour manger un bout mais tout le monde semble occupé à préparer de bons petits plats. Le mien finit par arriver et c'est un repas aux nuances russes que je m'empresse d'avaler.
Je vais direction Khashaat, peu de monde sur la piste mais je finis par croiser un véhicule. Je peux alors avoir confirmation de ma route.
Une partie du trajet se passe dans un environnement très sec, j'aperçois au loin les dunes de Mongols els, vague tache jaune au pied d'une petite chaine de montagne; il n'est alors pas étonnant de rencontrer des chameaux dans le coin tellement tout est aride.
Plus loin, l'herbe redevient verte, les yourtes refont leur apparition, je croise alors toute une famille sur une seul moto, apparemment je suis à nouveau invité à entrer dans leur habitation.
Le rituel est le même que la dernière fois, seulement cette fois-ci, plein d'enfants sont là pour animer la yourte. Je regarde avec plaisir le fromage cailler dans une sorte de casserole évasée chauffée par un petit feu. La grand-mère est en train de préparer une peau de mouton et un bébé dort profondément, nullement dérangé par l'activité ambiante.
Après Khashaat, une camionnette s'arrête, avec son conducteur on se pose dans l'herbe et on partage airag et pignons de pins.
Ici le ciel est d'une grande pureté, je profite alors de cette agréable soirée, les yeux dans les étoiles, bien emmitouflé dans mon sac de couchage.

 

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Mercredi 21 Septembre 

près de Kharkhorin-Kharkhorin-29Km

Après une courte étape pour rejoindre le village de Kharkhorin, je m'en vais visiter un monastère bouddhiste, l'un des plus grands du pays.
En fait, le site est composé de plusieurs petits monastères, le tout est entouré d'une "muraille" de stupa. Il est intéressant de s'y promener même si, de leur aspect touristique, les lieux se sont un peu vidés de leur essence, la course des visiteurs a remplacé le recueillement.
Je profite de mon temps libre pour faire un tour au marché local, en fait, une suite de containers ouverts où l'on peut trouver toutes sortes de choses.
Par hasard, un peu plus loin, je tombe sur une guesthouse qui fait aussi café et où séjournent des français, des suisses et des norvégiens Un français y organise d'ailleurs des tours à cheval, exactement ce que je cherchais. Malheureusement, en me renseignant  j'apprends que pour le moment il n'y a pas de place mais on me propose de repasser le lendemain matin pour voir si quelque chose est possible pour moi. Je verrai donc si je pars pour Ulan-Baator ou si je passe quelques jours à cheval dans les montagnes.

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Jeudi 22 Septembre au dimanche 25 Septembre

Levé de bonne heure je retourne à la guesthouse, apparemment un trek de trois jours est possible, on m'a trouvé un guide.
Je décide alors de poser mes bagages ici, le départ n'étant que le lendemain. C'est une bonne idée car s'ensuit une bonne soirée en compagnie de nombreux français présents dont Seb et Elodie, un couple aussi à vélo.
Le cheval, pour être franc, je n'y connais rien; c'est donc  seulement avec quelques simples instructions que je commence mon petit périple avec comme guide Mogy, un jeune Mongol qui ne parle pas un mot d'anglais. Apparemment ici, il faut dire tchou pour faire avancer le cheval ce qui, au départ, ne marche pas très bien!
Nous passons chez une famille pour déposer un colis et partons au trot puis  au galop: il nous faut rallier une yourte avant qu'il ne fasse nuit. Pour tout dire je ne me sens vraiment pas à l'aise sur ma nouvelle monture.
C'est le père de mon guide qui nous accueille et nous fait un plat à base de mouton. Pour terminer la soirée, nous jouons aux cartes mais les règles du jeu me resteront obscures...
Le lendemain nous traversons des forêts, l'automne étant venu, les arbres ont pris des couleurs incroyables, les collines ont l'air d'être en feu. nous avançons plus lentement et je peux profiter du paysage. Nous passons de vallée en vallée, de yourte en yourte.
Nous finissons dans une large vallée où nous passons la nuit à nouveau dans une yourte; je peux observer la traite des juments. D'abord on fait têter le poulain puis on le garde près de la mère pour lui faire croire que son petit tête toujours pendant qu'on la trait.
Le dernier jour à cheval, nous allons chercher les chevaux qui sont partis brouter et les ramenons sans selle, ce qui n'est pas très confortable.
Nous continuons notre trajet, montons par de raides sentes, Kharkhorin est en vu....  

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Lundi 26 Septembre 

Kharkhorin-Mongols Els-84Km

Je retourne sur ma bonne vieille monture pour, cette fois-ci, rejoindre Ulan-Baator.
A peine ai-je commencé à un peu rouler que je me rends compte que l'un de mes pneus est dégonflé, je suis déjà parti tard alors si en plus j'ai des ennuis mécaniques...
Heureusement le vent est portant et je prends vite de la vitesse, déjà les dunes de sables sont en vue et je pose ma tente au pied du sable pour un bivouac pas comme les autres.
Des rayons de Soleil transpercent les nuages et viennent créer un arc-en-ciel, les dunes et les montagnes forment un monde bien minéral, je contemple ce paysage sans m'en lasser.   

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Mardi 27 Septembre 

Mongols Els-Après Erdenesant-100Km

Dans la nuit le temps s'est gâté, chute libre du baromètre. Il ne tarde pas à neiger et les flocons viennent me fouetter le visage à l'horizontale tellement le vent souffle fort.
Dans ces conditions il est difficile d'avancer et je dois m'arrêter régulièrement pour souffler dans mes mains; d'autant que mes gants sont troués.
Le plus difficile est de monter la tente qui a tendance à vouloir s'envoler.
Ce que je ne sais pas encore c'est que je vais passer le jour suivant dans la tente à lire un livre en attendant que les éléments se calment, dans la nuit le thermomètre descendra jusqu'à -10°C mais au chaud dans la tente, je suis dans un petit nid douillet...  

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Jeudi 29 Septembre 

Après Erdenesant-Argulant-111Km

Départ des plus froids, l'eau de mes gourdes a complètement gelé, du givre s'est posé à l'extérieur comme à l'intérieur de la tente mais le soleil est revenu, réchauffant peu mais suffisamment pour continuer.
De plus il ne me reste presque plus de nourriture et d'essence pour faire fondre la neige.
A Lun le tsuivan, plat mongol et le thé au lait salé finissent de me réchauffer.
Je suis pas loin d'un parc national où ont été réintroduits les derniers chevaux sauvages, les Tackis, et plus très loin non plus de la capitale.

Vendredi 30 Septembre 

Argulant-Ulan-Baator-83Km

C'est dans la pollution, le bruit et la confusion que je fais mon entrée dans Ulan-Baator avec dans l'idée faire faire mon visa pour la Chine.
Un million d'habitants mais, par hasard, je retrouve Seb, Elodie, Yan et Séverine rencontrés précédemment à Kharkhorin pour une bonne soirée qui commence par un spectacle traditionnel de chant et danse, puis une pizza pour changer de l'éternel mouton Mongol....
Mauvaise nouvelle: apparemment l'ambassade chinoise est fermée pour congé, je suis forcé de rester dans cette ville jusqu'au samedi suivant. En relativisant un peu, j'y vois un bon moyen de faire une pause ressourçante...  

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