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La Grande Diagonale

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4 février 2015

RETOUR AU PIED DU MONT BLANC

 

DIMANCHE 9 NOVEMBRE/DIMANCHE 14 DECEMBRE

SARAJEVO/CHAMONIX

 

Depuis quelques temps, je suis revenu à une vie plus calme et j'ai l'impression que mon voyage se dissipe comme un rêve, que tout n'a fait que partie  d'un mirage vite soufflé par la vitesse d'une vie Chamoniarde.

Je me retourne alors une dernière fois pour contempler tout le chemin accompli et pour vous faire partager la dernière ligne droite toute en courbes de mon retour. Des courbes qui représentent bien les détours de mes émotions ces derniers temps...

 

Du Dimanche 9 au Vendredi 14 Novembre  

Sarajevo-Travnik-Bocac-Jasenovac-Dugo Selo-Ptuj-Graz-687Km

 

Sarajevo: son sombre et récent passé semble s'effacer à l'ombre du tourisme qui a explosé dans la capitale. Depuis mon premier passage en 2006, Les choses se sont bousculées, les bars et hôtels se sont multipliés mais au final, je me sens en terre connue, ce qui est rare...

Le mélange des cultures se ressent toujours pleinement, il faut juste maintenant partager les ruelles avec d'autres curieux et chercher les meilleurs boreks à l'ombre de restaurants moins typiques.

J'avance vers la Croatie en suivant souvent les méandres des rivières et me dirige vers des régions aux reliefs plus doux. A un col qui devait rendre l'étape du jour plus courte, je me trompe de chemin, boueux et pierreux,il me mène face à des pancartes signalant la présence de mines dans les bosquets. Il ne faut donc pas aller faire du "hors-piste" et  se faire sauter si près de la maison!

Je bifurque vers l'ouest, quitte les montagnes des Balkans et me retrouve le long de la Sava qui ne va pas si bien. Confluent du Danube, il est bien gorgé d'eau et semble vouloir déborder d'un instant à l'autre... Je suis alors en Croatie et petite surprise, en quittant ce pays récent nouveau membre de l'UE, je découvre qu'il ne fait pas partie de Schengen et donc qu'il y a bien un poste frontière...le dernier!

La Slovénie, ce si craquant petit pays, m'ouvre les bras bien que dans la grisaille. Si petit que, après une courte matinée a Maribor, là aussi en terre connue, je passe en Autriche et arrive à Graz où je suis si bien accueilli.

 

 

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Du Lundi 17 au Lundi 24 Novembre  

Graz-Leoben-Trieben-Bad Goisern-Salzburg-St Johann-Innsbruck-Flitsch-Bludenz-677Km

 

Pour la petite histoire, j'ai  rencontré Andrea en Nouvelle-Zélande alors que j'étais sur le point de traverser vers l’île du nord. On avait eu l'intention d'aller boire une bière ensemble mais le ferry m'attendait et j'avais dû monter à bord. Un an après, je la retrouve à Graz où elle vit et on se pose, une mousse dans la main, pour discuter. Je me repose donc chez elle pendant deux jours, le temps qu'elle se prépare. En effet, elle va m'accompagner jusqu'à Strasbourg pour un parcours à travers l'Autriche et les Alpes en cette fin d'Automne. C'est d'ailleurs un pays que je connais mal au final et qu'il va être bien intéressant de visiter en compagnie d'une locale.

Sortir de Graz est alors facilité, et nous nous engageons dans les différentes vallées profondes de ce pays bien vert. C'est en suivant des rivières aux eaux pures où se laissent admirer des galets ronds, en contournant des montagnes  toujours omniprésentes dont les premières neiges couronnent les cimes, et en longeant des lacs accueillants que nous parcourons des paysages nimbés des lumières d'automne que j'aime tant.

Nous nous régalons de ce pays bien contrasté. Seule ombre des premiers jours; la pluie qui semble vouloir nous accompagner et nous pousse alors à chercher parfois refuge dans une auberge où une bonne soupe nous attend.

A Salzbourg, une bien belle ville pleine de vélos, de châteaux et de ruelles pittoresques, nous nous requinquons à coup de Glühwein ( vin chaud )...

De Salzbourg, et après de petits détours pour trouver notre chemin, une route passe le temps d'un souffle en Allemagne. De retour en Autriche, nous cherchons notre chemin vers Innsbruck et son tremplin, à travers des villages qui préparent Noël dans l'attente de la neige comme toutes les Alpes...

Alors que l'Alberg semble nous tendre les bras, il nous faudra deux jours pour atteindre le col,  ses 1700m et des poussières et  une nuit chez l'habitant. Peu de neige au sommet pour la saison, une longue descente vers Bondensee nous rapproche rapidement  du Liechtenstein.Nous y retrouvons le temps d'un repas, un ami  d'Andrea. 

Nous tournons alors le dos les Alpes nous dirigeant vers le nord-ouest...

 

 

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Du 25 au 28 Novembre  

Bludenz-Constance-Stockach-Triberg-Strasbourg-349Km

 

Au large du micro-état, quelques heures en Suisse, quelques coups de pédales le long du Rhin, encore un autre passage de frontière et nous voilà à Constance en Allemagne pour une nuit.

L'humidité du lac tout proche et dont nous avons aperçu de temps à autre les eaux calmes, nous transperce et nous prenons une chambre dans un hôtel, ce qui nous donne un peu de temps pour visiter cette ville épargnée par la deuxième guerre mondiale.

En route pour la Forêt Noire que je connais déjà à vélo, y étant déjà passé lors de mon précédent voyage en direction du Nordkapp en Norvège, je retrouve avec plaisir les vastes forêts de conifères aux ombres sombres qui contrastent avec les prairies encore verdoyantes. Les nuages se disloquent dans le ciel pour y créer des troupeaux de moutons dorés du Soleil couchant. On y endure des températures en-dessous de zéro, le ciel est clair et la Voie Lactée transperce la voûte étoilée.

Le rythme cardiaque s'élève un peu au col, pas seulement à cause de la montée mais également en vue de la vallée du Rhin et du basculement vers la France. C'est ce jour là qu'il me faut rentrer dans mon pays qui me tend les bras et me repousse à la fois...

Des sentiments très en dentelles, comme ciselés par le temps, refont surface. Ces sentiments qui me suivront jusqu'à Chamonix. Tout mon parcours qui semble refaire surface et ne pas vouloir s'éteindre. La peur du retour dans toute sa splendeur...

Dois-je faire le pas en avant?

 

 

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Nous partageons une bière au bord du Rhin, contemplant la rive d'en face qui semble presque effrayante....

Andrea prend un malin plaisir à m'observer en ce moment si particulier puis en finissant de marcher sur le pont de l'Europe, nous prenons plein pied en France...mais c'est pas si mal ici!!!!!!

De nuit nous parcourons les derniers kilomètres pour arriver chez mon frère, premières retrouvailles.

 

Les jours qui suivent sont pleins de moments fort avec toute ma famille qui se retrouve ici pour l'anniversaire de ma mère à qui on a offre un beau vélo...   Timothé à bien grandit ( la dernière fois que je l'avais vu, il avait dans les un mois... ) et se passionne, tout comme mon frère, pour les légo, je retourne un peu en enfance...

Je dois dire que le voyage en vélo apporte ses émotions mais le retour est aussi quelque chose  d'assez intense, surtout que nous sommes bien nombreux pour la soirée et finalement peu de temps consacré à chacun, il va falloir un peu de temps pour vraiment se retrouver...

Andrea repart vers son Autriche en train après cette expérience hivernale concluante, Aude, Romain et Timothé retournent à Paris et mes parents à Chamonix. Je me pose, ayant besoin d'un peu de répits...

 

 

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Lundi 8 au Dimanche 14 Décembre  

Strasbourg-St Marie des Mines-Cornimont-Lure-Valdahon-Amphion les bains-Sallanches-Chamonix ( la Frasse terminus ) 583Km

 

Guillaume m'accompagne sur la piste cyclable pour sortir de Strasbourg où je me suis un peu ré-acclimaté...  Direction les Vosges, blanchies par quelques centimètres de neiges, en fin de journée, je me décide à quitter le plat et commence un peu à monter.

Les jours qui suivent sont bien humides et, entre les Vosges et le Jura, c'est la pluie qui va me refroidir le moral. Nuits et jours dans cette sensation inconfortable de l'eau qui s'installe partout, le vélo se couvre de boue, mais rouler enfin en France est en soit une belle récompense. Un pays que je connais au final bien mal...

 

 

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Après Pontarlier et au pays du Mont d'or, je suis en vue du Lac Léman et des pré-Alpes pour un court passage en Suisse et Lausanne où je retrouve Nils avec qui je prends le ferry pour traverser le lac. C'est bizarre comme les choses sont bien faites; en arrivant au port de Thonon, et pour mon retour en Haute-Savoie ( la yaute ) un feu d'artifice bat son plein. Bon, je ne dirai quand même pas que c'est pour moi, je n'ai pas tant pris la grosse tête...

Je fais étape chez Nils et passe une bonne soirée à la lisière des montagnes. Un vélo en mauvais état et une envie de bien progresser me font renoncer à un col, je fais le détour par la basse vallée de l'Arve puis direction Sallanches et le nouvel appartement de Lilou et Manu et pour y faire connaissance du petit Florian.

Je suis alors en zone bien connue où tout est familier...et je prends un quart d'heure de frisson face à la chaîne du Mont-Blanc qui en impose!!!

 

 

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Dernière étape chez mes amis, le lendemain dernière montée par Vaudagne en compagnie de Thomas qui est descendu pour l'occasion et c'est donc accompagné que je passe le panneau "Chamonix Mont-Blanc" avec encore cette fois-ci des frissons.

Les glaciers, les pics rocheux, les cimes blanches sont écrasantes. Nous prenons la direction de la place du Triangle où un petit comité d'accueil( petit car j'arrive plus tôt que prévu ) dont mes parents sont à m'attendre. Thomas a bien fait les choses, il a prévu le champagne pour l'occasion...

Je fais d'ailleurs un dernier arrêt chez lui pour y manger, à vingt mètres de chez moi, comme si les derniers tours de roues étaient les plus durs...

 

 

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3 Ans, 7 Mois, 14 Jours, 62313 Km mais surtout toute une aventure qui va laisser une trace indélébile, des milliers de belles rencontres, de moments forts, certains difficiles...

Mais retrouver ses parents et son chez soi fait aussi partie des joies du voyage -sans doute pas le dernier- il y a tant à partager!

 

THE "END" 

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14 novembre 2014

SLALOM DANS LES BALKANS

SAMEDI 25 OCTOBRE/VENDREDI 7 NOVEMBRE

ATHENES/SARAJEVO

Samedi 25 au Jeudi 30 Octobre

Athenes-Thiva-Kato-Neo Monasteri-Meteore-Greneva-Gavros-556Km

 

Il faisait trop bon rester au chaud chez Théodore qui m'a accueilli pendant une semaine et m'a fait goûter à son fameux pesto maison. J'y ai aussi soigné un coup de froid et c'est encore un peu faible que je repars doucement vers le nord. L'été est parti comme un coup de vent, le gris des nuages et une fine pluie sont mes compagnons pour ces six jours en Grèce. Plus je m'approche vers l'Albanie, plus les montagnes deviennent sauvages. Je passe une nuit au pied des Monastères des Météores qui sortent comme par magie de la brume. Les moines et nones habitant encore les lieux, ceux-ci sont vivants et gardent ainsi une ambiance religieuse.

Le dernier jour verra le retour du Soleil venir éclairer les lacs, rivières et forêts du nord où vivent encore des ours.

 

 

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Vendredi 31 Octobre, Samedi 1er et Dimanche 2 Novembre

Gavros-Pastani-Peshkopi-Kukes-276Km

 

Les frontières étant faciles à traverser, mon parcours en est facilité et j'entame une sorte de slalom dont les jalons seraient les petits pays des Balkans. Je commence avec l'Albanie, sa langue pré-indo-européenne, ses mosquées, héritage de l'empire Ottoman. Le même jour je fais un détour en Macédoine pour y humer le bon air des forêts d'automne qui plongent depuis les montagnes enneigées jusqu’à un lac aux airs de méditerranée. Cette même forêt s'engouffre ensuite dans une étroite vallée qui me ramène en Albanie, La vie dans les montagnes se fait au rythme de l’âne, on récolte le mais pour le faire sécher, on coupe le bois pour l’hiver, les visages y sont souvent fermés mais parfois un sourire s'échappe. La route est rude et suit tous les plis de la montagne, petite frayeur quand je casse une petite pièce sur mon vélo mais, malgré une roue un peu voilée, je continue mon parcours.

 

 

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Lundi 3 au Vendredi 7 Novembre

Kukes-Skivjan-Rozaje-Matoruge-Fuca-Sarajevo-506Km

 

Sur ma lancée je passe au Kosovo où m'attendent brouillard et givre, villes grises, convois de la KFOR qui est encore là pour préserver la paix que l'on sent encore fragile. La Serbie considère d'ailleurs encore ce pays comme une région lui appartenant. J'y déguste chocolat chaud et pâtisseries à petit prix, ici comme au Monténégro, on utilise l'Euro même si ces pays ne font pas partie de l'UE. Le plus haut col de mon passage dans les Balkans m'attend, la frontière se trouve à 1700m et des poussières, jolie comme tout dans une forêt de sapins. Dans la neige je bascule au Monténégro.

 

 

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La bonne humeur de ses habitants et des paysages bucoliques comme tout feront de ce pays une jolie surprise. Un vent chaud souffle du sud, me portant vers la Bosnie en deux petits jours et je passe alors la frontière la plus isolée et la plus surprenante de mon voyage. Pour commencer, je ne trouve pas le poste frontière que j'avais prévu et dont les habitants ne semblent pas en connaitre l'existence. Au lieu de cela, on m'indique une route qui, sur ma carte, s’arrête au pied des montagnes à un petit hameau. Arrivé là, c'est une petite piste qui semble peu empruntée que l'on m'indique. Je m'y engage et, en effet, quelques kilomètres après, un micro-poste de frontière dans une sorte de petite cabine bleue avec deux gardes. Je n'ai pas pu en prendre la photo mais ci-dessous voilà la barrière et le panneau habituel indiquant que l'on quitte le territoire puis la piste qui s'en suit dans la forêt.

 

 

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Deux kilomètres plus loin la frontière en tant que telle. Encore une dizaine de kilomètres et voilà un poste; le douanier veut me laisser passer sans contrôle mais j'insiste pour être en règle!!!

Avec enfin un tampon validant mon entrée dans le pays, je continue vers Sarajevo, d'abord par de la piste, puis par des routes dans le jaune et le rouge de l'automne.

 

 

3 novembre 2014

RETOUR EN EUROPE

LUNDI 29 SEPTEMBRE/VENDREDI 17 OCTOBRE

KAHTA/ATHENES

Lundi 29 Septembre au Vendredi 3 Octobre

Kahta-Golbasi-Elbistan-Goksun-Bikirdagi-Akkoy-403Km

 

Après mes retrouvailles avec une pluie tonitruante et deux jours de repos, le Soleil refait une timide apparition sur ma route vers l'Ouest. Toujours montagneux, les paysages ne changent guère mais sont parfois joliment modulés par l'homme.

Les bergers, qui gardent leurs troupeaux à l'aide de leurs gros chiens pas toujours sympathiques à mon égard et des ânes qui transportent les affaires du jour, font parfois traverser leurs moutons, coupant ainsi la circulation des routes ondulées d'Anatolie.

Les villages ont toujours leurs salons de thé où les anciens se retrouvent au calme mais le vendredi, après la prière, c'est devant la mosquée que le cœur de l'activité bat. Côté changements, les températures ont plongé et sont proches de zéro au petit matin et la langue Kurde fait place au Turque.

 

 

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Samedi 4 au Lundi 6 Octobre

Akkoy-Goreme-Kaymakli-Aksaray-221Km

 

Très vite je me retrouve dans une petite région, la Cappadoce. Ce qui devrait être une plongée dans la Turquie, son histoire et sa culture est, en surface, une suite logique de non-sens.

Tout d'abord tout les attrape-touristes comme les cafés, les fast-foods, les bars à vin et autres alcools qui foisonnent( hier il était très difficile d'en trouver, aujourd'hui, en arrivant à Goreme, on en propose à tous les coins de rues ), les quads et motos en location alors que c'est un site protégé, et plus aucun salon de thé en vue!!! Sommes-nous vraiment en Turquie?

A ceci se rajoutent les cars entiers de touristes des tours-opérateurs, tout est fait pour pousser à la consommation, le tourisme de masse est à l’œuvre, les déboires qui en découlent aussi.

Heureusement il est quand même possible de s'extirper de ce monde que j'aime à fuir et il est facile de trouver des cheminées de fées pour soi. Ici, l'homme et la nature ont été les artisans des lieux. Les volcans, l'eau et le vent ont créé les formations rocheuses, l'humain y a creusé des villes, des étables et des centaines d'églises.Un bon moyen de se cacher des envahisseurs...

 

 

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Mardi 7 au Mardi 14 Octobre

Aksaray-Konya-Yesildag-Egirdir-Yesilova-Kale-Mugla-Bodrum-852Km

 

La fin de mon séjour en Turquie me réserve encore de belles collines, bien que parfois leurs flans soient couvertes de mines de marbre. Ce sont surtout à chaque détour des lacs dont les eaux sont seulement perturbées par le décollage des oiseaux et les forêts de pins qui donnent parfois à la scène un côté bien sauvage. Deux coccinelles jaunes à points noirs font du stop sur mon guidon avant de sortir leurs ailes transparentes et s'envoler. Konya, une ville très religieuse avec des minarets qui pointent vers le ciel à chaque coin de rue, a une bien longue histoire et n'a jamais cessé d’être habitée depuis sa création.

La côte est plus peuplée et en m'en approchant, je me prends de belles rincées. Je croise quelques autres voyageurs à vélo, mange mes derniers boreks, mais surtout je vis mes retrouvailles avec la Méditerranée, c'est la première fois depuis ma traversée entre la Chine et la Corée que je suis en bord de mer... Annonce de nombreux changements: il est temps de faire mes adieux à l'Asie!

Si après mon passage en Australie et en Nouvelle-Zélande, je suis retourné sur ce continent, ce n'est pas par hasard. On peut tellement y vivre des expériences variées et riches en émotions qu'il en est difficile de s'en tenir à l'écart. Mon histoire avec cette région du monde est loin d’être finie...

 

 

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Mercredi 15 au Vendredi 17 Octobre

Bodrum-Kos-Mastichari-Kos-Athènes-110Km

 

C'est donc en bateau que je passe de Turquie en Grèce, de l'Asie en Europe...presque trois ans et demi après, je suis de retour dans l'Union européenne et je m'y sens presque comme à la maison. Il y a même une ligne spéciale pour les membres de l'UE pour passer la frontière, un coup d’œil rapide au passeport de la part du douanier et c'est tout!

Le choc vient après quand on se rend compte du prix de la vie, il va falloir m'y ré-habituer ainsi que bien sur au mode de vie. Pour ainsi dire l'ile est très touristique et toute l’Europe y est représentée. Bien que du côté de Bodrum c’était plus ou moins également le cas, ici c'est vraiment une plongée dans l'occident.

J'en suis un peu déboussolé mais je reprends mon destrier et pars faire un tour le long des plages où l'eau est encore bonne.Plus loin et dans un endroit isolé je plante ma tente à quelques petits mètres des vagues avant de revenir le lendemain au point de départ. Un long long trajet en ferry m'attends pour atteindre Athènes et cette fois-ci mettre les deux pieds pour de bon sur le continent Européen...

 

 

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28 septembre 2014

DIMANCHE 13 SEPTEMBRE/VENDREDI 25 SEPTEMBRE

DIMANCHE 13 SEPTEMBRE/VENDREDI 25 SEPTEMBRE

TABRIZ/KAHTA

 

 

Dimanche 13 au Mardi 15 Septembre

Tabriz-Kandovan-Lac Orumiyeh-Sero-264Km

 

Mes derniers jours en Perse seront parmi les plus diversifiés. Je me "perds" dans les dédales du Bazar de Tabriz et ses voûtes en brique rouge puis fume le narguilé avec les locaux et leur bienveillante nonchalance.

Je remonte le volcan qui domine la ville pour aller chercher un village troglodyte, pittoresque mais sans le calme habituel de la campagne, pour finir je traverse, à l'aide de digues et de ponts, le lac Orumiyeh et son eau si salée qu'il y est impossible d'y couler. cela dt en passant, celui-ci est entrain de disparaitre, l'eau de la rivière en aval étant utilisée pour abreuver la soif de la région.

L'Iran m'aura fait vivre bien des émotions, un pays increvable contrairement à moi et mon vélo!

 

 

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J'ai rarement vu un passage de frontière aussi perméable et désorganisé au point que je suis entré en Turquie sans coup de tampon et qu'il m'a fallu faire demi-tour et le réclamer! C'est que je n'ai pas très envie d'avoir des problèmes en sortant... Chose faite, je continue vers un col, ce pays ayant un joli relief, surtout dans le coin.

Je suis alors au Kurdistan, une région hautement militarisée avec régulièrement des check-points et des convois de blindés, beaucoup d'armes en vue. A cela deux raison, premièrement la région est historiquement le cœur de la rébellion Kurde et il ne vaut mieux pas être Turc dans le coin. Deuxièmement, je vais longer pendant plusieurs jour la frontière Irakienne et Syrienne et la zone est hautement instable, j'apprendrai plus tard les évènements récents...mais les choses semblent bien calmes pour le moment.

Je découvre l'hospitalité Kurde et suis régulièrement invité à manger et très souvent on m'offre le thé, des pauses bien agréables. Je me plie aux exigences du terrain, descends des gorges, remonte des cols, dans un virage, l'Irak est tout près mais je tourne plein Ouest. À chaque méandre de la rivière, un village, un camp militaire, les cris des enfants, les vieillards qui regardent passer les mitraillettes...

De Sirnak je plonge vers la plaine Syrienne, croise les eaux du Tigre, longe les barbelés me séparant d'un pays en guerre dont les puits de pétrole semblent être en feu. Cette frontière qui semble dicter ma direction et les collines au nord plantent le décor d'une journée face au vent.

 

 

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Lundi 21 au Vendredi 25 Septembre

Duruca-Mardin-Diyarbakir-Nemrut Dagi-Kahta-405Km

 

La frontière syrienne dans le dos et avec comme carburant de délicieuses figues, je repars dans les collines avec, en premier, Mardin, une ville construite à flanc de côteau et dont les ruelles, medersas et mosquée ont fait la célébrité.

Pour ma part je préfère l'atmosphère de Diyarbakir, plus religieuse et moins touristique; l'atmosphère y est relaxante et je me pose une tasse de thé à la main pour écouter les versets des poètes/chanteurs Kurdes. A l'heure de la prière je me retrouve dans la plus vieille mosquée du pays, une ancienne église, et regarde avec intérêt l'Imam prêchant à ses fidèles.

Après le passage de l'Euphrate dont on contrôle le cours par des barrages en ferry, je retrouve des cimes  en la demeure des dieux. Nemrut et ses temples se trouvent à plus de 2000m et la route qui y mène n'est pas de tout repos. Les statues et la vue à 360degrés sont autant de récompenses du bel effort. Je n'en redescends que le lendemain avec de nombreuses étapes: les ruines d'une ancienne citée, un château sur la crête d'un pic rocheux, un pont romain et pour finir un tumulus...

 

 

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26 septembre 2014

SAMEDI 16 AOUT/DIMANCHE 31 AOUT MASHAD/TEHERAN

SAMEDI 16 AOUT/DIMANCHE 31 AOUT

MASHAD/TEHERAN

 

 

 

Samedi 16 et du Jeudi 21 au Mercredi 27 Aout

Mashad-Seyyedaba-Shirva-Bojnurd-Chahar bid-Minudasht-Aq Qal'eh-Beshahr-710Km

 

Mashad m'aura laissé deux impressions bien différentes. La première c'est l’atmosphère religieuse qui règne à Imam Reza, un des lieux de culte les plus importants pour le monde chiite. C'est assez impressionnant de voir ces milliers de pèlerins venir se recueillir.

Le deuxième souvenir qu'il m'en restera est un accident qui aurait pu être bien plus grave. Alors que j'attendais sur la bande blanche d'un rétrécissement entre une trois voies et une deux voies car impossible de passer, un chauffard a voulu couper au plus court et ne m'a vu qu'au dernier moment. J'ai alors eu le réflexe de sauter du vélo que la voiture a immédiatement embouti. Toutes mes affaires se sont retrouvées éparpillées vingt mètres plus loin et il a fallu faire ralentir les autres véhicules pour récupérer mes bagages et ma bicyclette en bien mauvais état. Une fourche, une roue, une patte de dérailleur tordue, un porte-bagage défoncé. Je passe donc les jours suivant dans l'attente d'un "miracle", au final je n'ai rien eu et je peux repartir avec un vélo qui devrait faire la route...

 

Le trafic ne diminue pas et c'est avec un peu d'appréhension que je repars. L'accueil des gens me fera retrouver le sourire malgré un bon vent de face et une chaine qui saute. Je suis invité deux fois, pour le repas du midi par un cyclo-voyageur qui me raconte son parcours en Turquie, Georgie et Azerbaidjan, et une autre fois par un fermier qui ne veut pas me laisser planter la tente et préfère que je passe la nuit chez lui.

J'y rencontrerai toute sa famille et un de ses amis qui est professeur d'anglais qui fait la traduction. Une soirée assez riche en découvertes. De plus je me régale de très bon fruits que l'on m'offre une fois sur deux, le Soleil y est pour quelque chose. Pour ce qui est des paysages, c'est relativement monotone, quelques cols et collines, la belle forêt du Golestan, la Caspienne, ( une mer ou lac salé? ) donnent tout de même satisfaction. L'humidité plombe mon humeur, cette vaste surface d'eau influençant le climat régional et mon moral. Je descends 30 mètres en-dessous de la mer, l'altitude la plus basse de tout mon voyage!

Beaucoup de monde donc, principalement revenant de Mashad, et la vie en bord de route s'organise avec toutes ces familles qui cuisinent et se reposent à l'ombre d'un arbre tout comme moi...

Je suis également passé par Gombad e Kavus, ville turkmène où le voile se pare de couleurs et où j'ai passé quelques instants en dessous d'une tour/tombeau d'un prince poète d'il y a plus de mille ans.

 

 

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Jeudi 28 au Dimanche 31 Aout

Beshahr-Qa'emshahr-Gaduk-Sarbandan-Teheran-365Km

 

L'albroz, une chaine de montagne dominée par le Damavand et ses 5671m est sur ma route pour Teheran. Avant l'attaque du col, je passe par Sari qui me laisse une bonne impression et quitte petit à petit les côtes de la Caspienne. Une jeune femme, voyant que je prends des photos discute rapidement avec moi -ce qui n'est pas chose commune- elle-même étant passionnée de photos. Je suis normalement abordé seulement par des hommes d'où la surprise! Je perds des degrés en prenant de l'altitude ce qui est bien agréable, retrouve des zones plus sèches, ici, même en altitude, des villes se sont construites.

 

 

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Je dois contourner quelques dangereux tunnels mais finis par basculer sur la capitale où il n'est possible d'entrer que par des voies rapides. Je me fraye tant bien que mal un passage et arrive au centre. Alors que je cherche la maison de Nina qui va m'accueillir chez ses parents, je suis invité chez un concessionnaire de voiture de luxe pour le repas du midi et à fumer la chicha. Je finis par arriver chez mes hôtes qui, je dois bien le dire, vont très bien m'accueillir. Nina va me faire rencontrer sa famille et ses amis, et je laisse pour un temps le vélo et le voyage dans un coin, ce qui soulage.

Je dois dire que cette parenthèse va me faire beaucoup de bien, surtout que ses parents, son frère, ses cousins, elle-même et j'en passe, seront autant de belles rencontres et les soirées bien joyeuses. La journée se passe plus sobrement; visite du palace Golestan, du bazaar, réparation tout de même du vélo et repos. J'y découvre également la cuisine iranienne et une bien bonne glace au safran, à la pistache et un ingrédient mystère...Il ne va pas être facile de repartir...

 

 

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Samedi 6 au Vendredi 11 Septembre

Teheran-Eshtehard-Nahavand-Qareh Bolagh-Sarcham-Miyaneh-Bostanabad-Tabriz-674Km

 

Je fais mes adieux et quitte Teheran avec comme direction l’œil sanglant du Soleil qui se couche. Je croule alors sous le poids des fruits que l'on m'offre et des invitations à boire le thé alors que j'arrive en terre Aziris où l'on parle turc. Je marque le pas à Zanjan pour son bazaar et sa vibrante atmosphère et à Miyaneh où je discute avec des jeunes du pays. A partir de là les collines semblent devenir mélancoliques... Où n'est-ce qu'une vue de l'esprit? Je me laisse porter par les courbes du relief et une brise bienvenue, oublie le temps et profite de mes journées. Je croise la route d'une tortue terrestre, cachée dans sa carapace bien fragile face aux voitures et camions, je la remets en droit chemin ou ce que je pense être tel. Tabriz est déjà en vue, troisième ville du pays, si proche de la Turquie qui m'appelle déjà...

 

 

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17 août 2014

ADIEU L'ASIE

 

JEUDI 17 JUILLET/MERCREDI 13 AOUT

DUSHAMBE/MASHAD

 

 

Jeudi 17 Juilet au Mercredi 23 Juillet

Dushambe-Sallasiya-Shorchi-Boysun-Dehqanabad-Qiziltera-Qurilish-Samarqand-539Km

 

Visa Iranien en poche et visa Turkmène en instance de décision, je donne quelques coups de pédales pour sortir du pays. Seul le passage de frontière avec un jeune ouzbek qui fouille bien mes sacs et mon ordinateur à la recherche de vidéos interdites ralentira mon avancée. A la fin, il partira chercher une clé usb pour récupérer une série qui lui permettra de passer le temps,l'ennui l’assomme. L’Ouzbékistan est principalement désertique mais les rivières qui viennent du Pamir sont la principale source d'eau.La moindre goutte est utilisée pour faire pousser -ce qui est un non-sens- du coton mais aussi du maïs. Le résultat en est connu, la mer d'Aral a presque disparu, ce qui est, bien entendu, une catastrophe écologique. Le désert se limite dans ces régions aux collines où le Soleil me fait suer à grosse gouttes.

 

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L'accueil est encore une fois plein de bienveillance, on m'offre des pastèques et melons que je dois porter sur mon vélo. Je passe la première nuit invité par un local qui me fera partager son village,et je repartirai avec deux couvre-chefs et une chemise en cadeau. En revanche, j'ai entendu parler de pas mal de problèmes en lien avec la police alors j'essaye de ne pas trop croiser sa route et m'enregistre pour ne pas risquer la déportation. Mon anniversaire ( merci pour les nombreux messages que j'ai reçu ) se fera sur mon vélo avec comme repas du soir, un bien typique chachlik!

 

 

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Je franchis les derniers contreforts montagneux, visite Chakhisabz; sa mosquée, son palace et ses mausolés et arrive sous un petit 40 degrés à Samarqand, cité de la route de la Soie.

Après quelques jours pour le moins inconfortables car il a fallu qu'on m'arrache une de mes dents de sagesse, je parcours cette ville historique transformée en parc à touristes. Néanmoins, certains lieux gardent de leur superbe et les mosaïques des madrassas et des mausolés sont de toute beauté. On sent juste que l’âme des lieux s'en est allée.

 

 

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Mercredi 30 Juillet au Jeudi 2 Aout

Samarqand-Yarnan-Kizil Tepa-Bukhara-359Km

 

D'abord en partance pour Nurata et donc un petit détour au nord, je me rend vite compte que le chemin que l'on m'a indiqué n'est pas le bon. Je dois dire que parfois, pour un même village, on me donne trois directions différentes! Je m'adapte à la situation et trouve d'autres chemins de campagne à travers le vert des champs de coton et parfois le jaune de la paille qui reste des semailles, ce que je trouve bien précoce. Le désert semble être un fantôme que je tarde à rencontrer, ce n'est qu'en arrivant vers Boukhara que je commence à en ressentir la présence. Tous ces jours-là je profite de l'ombre des arbres pour une sieste régénératrice et parfois pour avoir la visite d'un villageois curieux, comme ce fermier parti chercher pain, raisin et eau pour casse-crouter avec moi.

 

 

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Mardi 5 au Mercredi 13 Aout

Bukhara-Jandar-frontière Turkmene-Repetek-Zahmet-Mari-Sarkhs-Gombaldi-Abravan-Mashad-846Km

 

 

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Boukhara, une vieille cité de la route de la soie, a su garder des ruelles qui débouchent sur des places ombragées, des medersas et mosquées à l'abri de la chaleur et au calme certain. Il y a une autre Boukhara, celle que j'aime moins, celle des mausolés et des anciens bazars transformés en boutiques de souvenirs et où le mot agressant de "dollars, dollars" se fait entendre, indiquant qu'on peut changer au noir.

Au final, j'ai bien aimé cette ville où il est facile d'imaginer les caravanes de dromadaires arrivant après une longue traversée du désert, cette même traversée que je suis sur le point d'entreprendre. J'ai laissé la chaleur retomber pour avancer un peu et le lendemain, après m’être posé dans un marcher pour y manger mes derniers chachliks et observer l’activité inhérente à tout bon bazar, je me pointe à la frontière.

Le Turkménistan, l'un des pays les plus fermés au monde et dont je ne peux obtenir qu'un simple visa de transit de cinq jours, n'est que désert ou presque. Le passage aux douanes est plutôt simple, et je me présente côté Turkmene avec une lettre à la main envoyée par email depuis l'ambassade de Dushambe. Je m'acquitte des frais de visa et d'entrée, passe au contrôle des bagages qui se fait au plus vite, des officiels arrivent, il faut leur faire de la place.

Première grande ville, premier contact avec les habitants du pays au bazar, très gentils mais beaucoup de demandes de photos. On veut m'inviter mais je suis bien obligé de continuer, j'ai une longue route à faire en peu de temps...

 

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Il fait encore une chaleur plombante, le désert, le vrai, est déjà là. Entre Turkmenabat et Mari, pas grand chose, beaucoup de dunes de sables, des chameaux, des plantes aux dangereuses épines, quelques villages et des cafés où il fait bon se rafraichir. Un policier, et c'est une première, m'offre nan, tomates et pastèques, plus loin je déguste du melon.... Merv, une ancienne cité en ruine dont il ne reste que quelques remparts, se visite parfaitement à vélo, encore deux jours et je suis à l'autre bout du pays et après deux coups de tampons, je suis en dehors de l'Asie centrale qui m'a fait vivre temps de belles aventures...

C'est bien en Iran et donc au Moyen Orient que je continue ma lancée vers l'occident. Sarakhs ne me restera pas comme mémorable, un policier un peu arrogant de son état me fera signe de quitter la ville, je suis trop près de la frontière. En revanche les habitants sont ici aussi bien accueillants et très vite je me retrouve avec trop de pain, un ventre bien rempli et un melon dans la besace. Le désert est ici plus coloré, les collines et canyons me font oublier la monotonie du plat Turkménistan. Les villages sont rares mais certains ont du charme, une raffinerie au loin lance ces flammes dans un ciel qui s’entête à rester bleu. Je finis par arriver à Mashad, deuxième ville du pays et un trafic dense et chaotique où il ne faut pas perdre ses plumes...

 

 

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26 juillet 2014

DETOURS ET CONTOURS

DIMANCHE 8 JUIN/DIMANCHE 5 JUILLET

OSH/DUSHAMBE

Dimanche 8 et Lundi 9 Juin

Osh-Gulcho-Sari Tach-184Km

 

Je suis resté un jour de plus qu'à l'aller, sachant que les prochaines semaines se passeront dans les montagnes et loin des villes. De plus, un long contrôle de police m'a retardé, il a fallu que moi et deux autres voyageurs allions au commissariat pour un contrôle de passeport et ceci par la section anti-terroriste! C'est vrai que je fais peur avec mon vélo! Trois heures d'attente: il faut savoir être patient face au ridicule de la situation. Je repars par une route connue car c'est par là que j'étais arrivé de Chine. J'y remarque certains changements comme l'arrivée des yourtes pour l'été et les fameux kummis. Beaucoup sont là dans l'attente des citadins qui font une excursion le temps d'un week-end. En l’occurence nous sommes Dimanche alors beaucoup de voiture montent de Osh pour une virée alcoolisée...

Deux shots de vodka offerts plus loin et je passe le premier col.

Le lendemain est heureusement plus calme et je retrouve le pays que j'aime, les villages, les sourires et les averses rafraichissantes. La route est alors bloquée par une manifestation en provenance du village qui réclame la libération d'un député; le trafic est suspens depuis un bon bout de temps. On y a mis les moyens en posant plusieurs yourtes sur la route et du remblais. La vie s'y est organisée, on y chante et on y fait des discours mais apparemment les armes ne sont pas loin...

Point de problème avec mon vélo pour passer et je fais un bond en altitude avec le second col et une petite tempête de neige me fait poser la tente alors que je suis encore en short...il va falloir se couvrir!

 

 

 

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Mardi 10 au Jeudi 12 Juin

Sari Tach-Qarakol-col Ak baital-Murghab-255Km

 

Plein Sud, une barre de montagnes me semble au premier abord infranchissable, mais une faille cachée permet d'entrer au Tadjikistan, un col à plus de 4000m. A l'Est la Chine se rappelle à mon bon souvenirs avec toujours le fantasme de l'orient bien vivace, au Sud-Ouest, l'imposant pic Lénine et ses 7000m et des poussières semble garder la région.

En plongeant dans les montagnes, d'autres glaciers et sommets font leur apparition, il est déjà l'heure de quitter le Kirghizistan dont les vallées et lacs vont me hanter encore longtemps, tel un souvenir irréel qui ne veut s'effacer. Les formalités n'auront jamais été si faciles, j'entre dans un no man's land que l'on pourrait renommer le pays des marmottes ( marmot's land ) tellement il en cours de partout. Mon rythme s'habitue à l'altitude retrouvée, l'asphalte a disparu pour un temps, je retrouve le contact de la terre et l'impression d’être au cœur du sujet. Une nouvelle frontière est passée au col, très vite j'arrive au poste de contrôle tadjik, formalité qui prend un peu plus de temps.

Un nouveau pays, des nouveaux paysages, les montagnes trônent dans un univers minéral balayé par les vents qui descendent les vallées vers la Chine toute proche, de hauts barbelés sur des centaines de kilomètres en coupent l'accès, encore une fois la preuve que l’être humain a bêtement peur de son voisin. Un dernier col pour la journée donne sur le lac Qarakol, ses eaux salées et un magnifique coucher de Soleil qui inonde les reliefs.

 

 

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La route,pour un temps est de nouveau bitumée, longue langue noire qui m'évite les vibrations et traverse le village Khirgiz de Qarakol et ses maisons blanches aux fenêtres bleu vif.

Le Pamir, c'est aussi un haut plateau qui permet parfois de profiter de son relief peu accidenté mais déjà se profile le sommet de la route du Pamir, un col à 4655m d'altitude. Je me pose pour une nuit à son pied, le long d'un torrent glacé. Surprise au petit matin; une petite couche de neige s'est déposée sur les alentours donnant un air hivernal à mon campement. Je me réchauffe en montant tranquillement les derniers 400m de monéer et plonge vers une nouvelle vallée. J'enchaine quelques virages enneigés puis boueux et aperçois alors un vélo en partie caché derrière un ancien bâtiment. Ce sont Dimitri et Goulnara, que j'avais précédemment rencontré brièvement et qui ont passé là la nuit. Je vous laisse visiter leur site internet qui raconte leurs aventures:

http://nexusexpeditions.com/blog.php

Nous reprenons ensemble la descente sur Mourghab qui se fait tout en douceur et tout en discutant de choses et d'autres. Le seul bourg du plateau est en vue avec ses maisons aux toits plats et qui semblent à peine dépasser le sol, la rigueur de la région semble influencer l'architecture mais ne semble pas affecter le sourire des gens.

 

 

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Samedi 14 au Mardi 18 juin

Murhab-col Nayzatash-Alichur-Kargush-Langar-249Km

 

Les paysages se transforment au fur et à mesure de notre avancée mais restent très secs. Parfois un oasis de verdure au creux d'un canyon donne un peu de vie mais le minéral est en maitre malgré quelques ruisseaux. On y goûte les poissons de la région dans une yourte, ce qui est très prisé par les camionneurs chinois, la crème de lait de yak est délicieuse avec du nan, simple mais parfait pour une petite faim. Les chèvres qui produisent l'angora cherchent parmi les rochers les rares touffes d'herbe, on y ramasse également les rares broussailles qui sont utilisées comme combustible. Le vent semble vouloir nous balayer comme un fétu de paille et grignotent notre moral.

Passé Alichur, son petit magasin, son check-point, nous bifurquons rapidement plein sud vers un nouveau col . Point de trafic, les marmottes ont creusé leurs tunnels dans la route carrossable, la fragilisant. Un peu de sable et de cailloux, certains rochers ont pris des formes étranges et les lièvres se promènent tout en restant à une bonne distance.

Après le dernier haut col que nous passons au petit matin, plusieurs casses nous retardent. Rien de grave de mon côté mais il faudra changer trois rayons sur la roue de Dimitri. Il semble qu'un atelier de réparation s'organise en bord de la route. Nous basculons alors sur la Pianj qui forme une frontière naturelle avec l'Afghanistan déjà en vue. Invité à prendre le thé dans la seule ferme du coin, nous dégustons un pain un peu différent, fait de sarrasin.

Encore un check-point de passé et nous suivons les méandres de la rivière. Le lendemain nous avons même la chance de voir remonter, du coté Afghan, une caravane de chameaux, de yaks et d’ânes qui transportent tout un chargement sur le dos. Les femmes habillées de tenues très colorées vont chercher l'eau à la rivière, les hommes s'occupent des bêtes et les enfants s'amusent à jeter des cailloux dans l'eau. Nous les observons et ils nous observent, les eaux tumultueuses de la Pianj formant presque une frontière temporelle. La piste surplombe un canyon et l'érosion forme des structures improbables. Une forteresse en ruine qui protégeait la vallée du Wakham est en vue ainsi que le premier village de cette région isolée. Derrière la muraille de montagnes qui pointent à plus de 7500m se trouve le Pakistan, ici l'Afghanistan est coincé entre ce pays et le Tadjikistan et forme le corridor du Wakham.

 

 

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Jeudi 19 au Dimanche 22 Juin

Langar-Vrang-Yamchun-Shitkharv-Ishkashim-126Km

 

Commence alors une lente progression, pas seulement à cause de la route carrossable qui n'est pas si mauvaise que ça mais surtout aux nombreuses invitations qui affluent dans chaque village. Les gens sont d'une grande gentillesse et quand on nous offre le thé, on se retrouve avec un repas qui prend la moitié de la journée.

Les maisons sont toutes d'inspiration Ismaélienne, branche musulmane principale du Pamir et elles ont toute une architecture commune. La salle principale a cinq piliers qui sont les cinq membres de la famille d’Ismaël. Le toit est en cinq étapes, ce qui représente les cinq éléments et au sommet se trouve une lucarne en verre. Les murs et le sol sont couverts de tapis aux couleurs vives, on nous y sert pain, biscuits, poulet, pâtes aux oignons sur une table basse.

Il y est très agréable d'y dormir et nos hôtes sont généralement très attentionnés, les femmes sont souriantes, les enfants chamailleurs et les hommes conversent facilement.

La région est aussi connue pour ses sources d'eau chaude où il fait bon se dégourdir les jambes comme par exemple les sources de Fatima qui se trouvent dans une grotte. On y trouve également une source d'eau gazeuse très désaltérante.

Chaque village a un ingénieux système d'irrigation qui m'épate. Cela créé des poches de verdure où se cachent les maisons et où se forme un réseau de rigoles.

D'autres forteresses, encore des montagnes, beaucoup de sourires, les jours se passent avec émerveillement.

 

 

 

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Lundi 23 au Vendredi 27 Juin

Ishkashim- Sultan Ishkashim-Qazideh-Darmadar-Sheghnan-Khorog-199Km

 

J'ai décidé de faire un essai côté Afghan et de voir où je peux aller. Un visa en poche depuis Bishkek, je commmence à franchir le passage de frontière. Heureusement Goulnara qui parle russe est toujours là car l'un des douaniers essaye de me soutirer des sous en me demandant un papier que je n'ai pas. Je fais d'ailleurs là mes adieux à elle et Dimitri avec qui j'aurai passé onze jours à rouler, un couple vraiment gentil. Il me semble bizarre de devoir rouler de nouveau tout seul et le fait d'entrer en Afghanistan est un peu troublant.

Au total on me fouillera trois fois mes sacs, on essayera de me soutirer à nouveau des sous du côté Afghan arguant que c'est trente dollars pour le vélo. Il me faut être bien patient mais je peux enfin avancer vers le premier village. Je suis vite "accueilli" par le professeur d'anglais du coin et je dois m’arrêter discuter avec le chef de village. Le lendemain, je dois m'enregistrer auprès de la police nationale, de la police de sécurité, de la police des frontières, du conseil du Wakham et une dernière copie sera envoyée au centre administratif de Faizabad. En retour je reçois un papier à rendre pour ma sortie du pays mais surtout une lettre m'autorisant à passer des check-points. Pas un début des plus faciles!

Je remonte pour une nuit dans le Wakhan que je connais du coté tadjik et essaye de remonter une vallée adjacente qui monte vers un col frontière avec le Pakistan, au pied du plus haut sommet du pays. Sur la carte une piste, en réalité une sente à mulet. Je ne vais pas bien loin et passe une nuit à la belle étoile derrière un muret en pierre. De retour à Ishkashim, j'achète un nan local en ovale et continue le long de la rivière par une piste sablonneuse et parfois raide. Deux jours à traverser des villages sans électricité avec, principalement, comme moyen de locomotion, un âne. Certaines femmes portent la burka, mais la plupart sont ici aussi Ismaéliennes et on peut voir leurs visages. Étonnant de voir une fillette aux cheveux roux et aux yeux bleus!

Avec le chapeau afghan vissé sur la tête, certains portent une belle barbe, ici signe religieux. Le contact n'est pas aussi facile que de l'autre coté de la frontière, on y est très étonné d'y voir un occidental à vélo. Mon parcours dans ce pays va vite tourner court après renseignements. J'apprends que même si cette piste est moins dangereuse que la route principale pour Faizabad, après le col vers le lac Shewa, elle regorge en ce moment de Talibans. La seule alternative est de retourner au Tadjikistan. Au bazar du dernier village on me confirme l'information en me mimant des tirs à la Kalachnikov. J'y passe une dernière matinée, y achète une écharpe locale et repasse la frontière. Coté Afghan, rien à signaler, coté tadjik, même rengaine, le douanier me demande même, de façon sérieuse, si je suis ami avec les talibans. Il va vraiment falloir me raser cette barbe.

 

 

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Vendredi 27 Juin au Dimanche 5 Juillet

Khorog-Vamd-Barawin Tar-Kalu I Khum-Ezgand-Dushambe-574Km

 

Je continue la descente le long de la Pianj avec toujours la vue sur l'Afghanistan tout proche. Les eaux rugissantes, son impressionnant débit et les falaises rouges qui se découpent sur le ciel bleu plantent le décor. C'est également le début du Ramadan qui ne semble pas du tout appliqué mais les villages semblent endormis. Les enfants, me voyant arriver, me sautent dessus pour me vendre abricots, mûres et cerises, c'est bien rafraichissant!

Parfois les camions chargés de cargaisons "made in china" soulèvent des nuages de poussières que le vent me rabat dans le visage, l'orage n'est plus très loin. En face on refait la route qui n'est qu'un simple mais impressionnant chemin taillé dans la pierre, seul connexion pour atteindre certains hameaux.

Je bifurque vers la route du nord qui n'est plus utilisée que par quelques véhicules, un dernier haut col me fait sortir pour de bon du Pamir et je retrouve des terres vertes et cultivées. Une page se tourne, je laisse les montagnes derrière moi et arrive dans la capitale.

 

 

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19 juillet 2014

JOYEUX ANNIVERSAIRE DAVID!!!

Aujourd'hui est un jour spécial, David a... 29 ans! Alors voilà quelques messages à son intention, n'hésitez pas à vous joindre à nous en y ajoutant vos commentaires!
Aude

"Nous pédalons avec toi, bon anniversaire". Mamie. "Coucou David je t'envoie 29000 bisous, à bientôt". Cathy. " te plains pas, je suis crevé aussi!" Guy.
"Joyeux anniversaire! nous avons hâte que tu viennes dédicacer notre mur à cartes postales... " , Aude et Romain. "Bon anniversaire Tonton David!" Timothé.

"Très bon anniversaire David, que ce moment soit beau, ton voyage ne cesse de nous inspirer, tendres pensées et douces bises" Papa, Maman

7 juillet 2014

50 000 KILOMETRES ET DES POUSSIERES

 

JEUDI 22 MAI/JEUDI 5 JUIN
BICHKEK/OSH

Jeudi 22, Vendredi 23, Dimanche 25, Lundi 26 et Mardi 27 Mai

Bichkek-Orlovka-Isik Kol-Cholpon-367Km

 

D'abord un faux départ: alors que je suis déjà sur une petite route de campagne et qu'il fait bon se remettre en route, je réalise que le cadre du vélo s'est fendu. La bonne chose étant que j'avais choisi un cadre en acier. De retour à la capitale je trouve rapidement, grâce à l'aide de Nathan, un canadien qui vit là, un endroit où ressouder et remettre ma monture en état.

Plus de peur que de mal, même si j'ai un peu galéré à enlever le système de pédales, je suis à nouveau en selle. Pas désagréable, la route se faufile dans des gorges pour arriver au lac Isik-Kol, l'un des plus grands lacs alpins et enserré entre les Tian Shan, une haute chaine de montagne, avec au nord le Khazakstan et à l'Est, la Chine.

Je repars vers l'Ouest pour la dernière partie facile de ce parcours, dégustant un Chorpo, soupe de mouton à l'os et de pomme de terre, faisant des provisions dans la dernière petite ville et son bazar. Les grands espaces du centre du pays m'appellent, je me sens attiré par cette région.

 

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Mercredi 28, Jeudi 29 et Vendredi 30 Mai

Cholpon-sur une piste-Song Kol-Jangi Talap-179Km

 

Plus de goudron, la route de caillasse commence, j'aime cette sensation d’être à même le sol et de ressentir les mouvements du terrain. Par la même, j'entre au pays des yourtes et du Kummis, lait de jument fermenté dont j’apprécie le gout mais mon estomac n'est pas du même avis...

Je dois quitter cette route pour monter vers un lac, ceci par un chemin qui n'est même pas sur ma carte et qui se révèlera bien raide. On m'aide, au village à trouver le bon passage qui est bien caché, bien entendu aucun panneau ne l'indique. D'abord dans un vallon sauvage où seul des yourtes sont installées là pour l'été, je quitte les abords du torrent pour une montée qui me voit principalement pousser le vélo. Mon compteur m'indique du 27%, le terrain est instable mais je prends rapidement de l'altitude. Après une nuit à mi-chemin, le col à 3400m donne sur le lac aux abords paisibles, la vue à 360 degrés est magnifique avec, dans mon dos, des chaines de montagnes interminables.

Je contourne Song-Kol au rythme lent de la marche ou du vélo selon l'humeur, regarde des charognards se disputer une carcasse, reprends un peu de vitesse dans une longue descente à flan de montagne tout en restant attentif... Il y a aussi le bonheur d’être invité dans les yourtes pour y déguster pain, crème que l'on prépare devant moi, et kummis.Les enfants sont souriants les parents accueillants et les grands parents bienveillants. On n'est pas à l’abri de rencontrer un Kirghiz un peu saoul et agressif mais dans l'ensemble, l'ambiance des montagnes et des vallées est des plus agréables.

 

 

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Samedi 31 Mai, Dimanche 1er et Lundi 2 Juin

Jangi Talap-Kosh Bulak-Aral-Kazerman-149Km

 

Chaque jour je suis invité, soit dans une yourte, soit dans l'un de ces "wagons" posés dans les prés.

Le réapprovisionnement d'eau se fait dans les ruisseaux, le pain trempé dans la crème devient un rituel que j'apprécie d'autant plus que les magasins des rares villages ne sont pas très bien achalandés. Les paysages se transforment très rapidement avec aux abords de la rivières Naryn, un bandeau de verdure qui contraste avec l'aridité de certaines vallées. D'autres collines sont bien plus vertes ou certaines falaises bien plus rouges.

La pluie fait une vive apparition, je patiente à l’abri d'un muret, et à Kazerman, après avoir du faire demi-tour à cause d'une bulle dans le pneu avant qu'il faut changer, je passe une nuit dans un vieux bâtiment soviétique qui semble tomber en ruine. Rien de bon dans cette pluie qui tambourine sur les toits, la neige doit tomber en abondance alors qu'une nouvelle chaine de montagne me barre le passage vers l'Ouest...

 

 

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Mardi 3 Juin Kazerman

-après le col en neige-86Km

 

Et enneigé il l'est ce col. Alors que je prends lentement de l'altitude à travers les prés, je réalise que les précipitations ont recouvert d'un manteau blanc, dès 2500m, les flans des montagnes qui ne commençaient à voir le printemps que très récemment. J'en suis alors pour une difficile ascension avec boue, la route, parfois en partie emportée dans les ravins, qui se transforme souvent en ruisseau, des congères qui se mesurent en mètres, la neige fraiche, environ 40cm, qui a commencé à bien fondre et qui forme une "soupe"" indigeste.

J'arrive les pieds trempés et bien au frais au col avec le soulagement d’être passé car il me donne l'accès à la vallée du Fergana qui déjà se profile au loin. La descente, bien que moins enneigée, reste chaotique, une petite avalanche barre la route, je porte le vélo pour la traversée, c'est la fin des difficultés.

 

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Mercredi 4 et Jeudi 5

Après le col en neige-Jelalabat-Osh-195Km

 

La vallée, au début étroite s’élargit sur des plaines fertiles, le retour à la "civilisation" est brutal en arrivant à Jelalabat et son cortège de banks. J'ai envie de retourner dans les montagnes mais pour un temps, je suis en terrain connu ayant déjà été dans cette région, je suis de retour à Osh.

 

 

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20 mai 2014

01.05.2011/ 01.05.2014: TROIS ANS!!!

 Khirgizistan

Mardi 2 Avril, faux départ et la suite 182Km

Chengdu-Chengdu

La vie est toujours imprévisible,ce qui a beaucoup de charme mais cette fois-ci je vais en faire les frais. J'apprends vite d'un autre voyageur à vélo qu'il n'est apparemment plus possible de prolonger son visa une deuxième fois ce qui me laisse jusqu'au 1er Mai pour sortir du pays. C'est largement insuffisant pour traverser l'ouest de la Chine. Sur le coup, je décide de continuer et de voir jusqu'où je peux aller.

Ce sont donc les évènements qui vont suivre qui vont me faire flancher. D'abord je casse un rayon, puis un deuxième, un troisième et pour finir un quatrième. J'ai fait refaire le rayonnage déjà trois fois en peu de temps ce qui montre qu'il m'est impossible d'avoir du bon matériel dans le coin et que je ne peut plus compter dessus. Au début, ayant le moral à zéro, je pense à prendre le prochain vol pour la France. Je me rends vite compte que c'est tout à fait exagéré et une autre solution me vient à l'esprit, me faire envoyer un colis de France avec enfin de solides rayons pour continuer l'aventure. Seule possibilité alors, prendre pour une fois le train pour Kashgar tout à l'Ouest et y attendre les pièces de rechange.

 

C'est donc au bout du Xinjiang, non loin du Pakistan, du Tadjikistan et du Kirghizistan, que je me pose. J'y retrouve beaucoup de motivation tellement je me sens en voyage dans cette région reculée de Chine, en pays Ouïghour. Le bazar, le marché aux bestiaux, les ruelles remplies de vie sont parmi les nombreux attraits de cette ville.

 

 

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Sinon j'ai eu la bien triste nouvelle d'apprendre le décès de mon grand-père, ce qui m'a rappelé que le voyage c'est quand même quelques sacrifices, on est loin des personnes que l'on affectionne.

 J'ai donc beaucoup pensé à lui surtout qu'il m'a toujours encouragé dans mon voyage, étant l'un des lecteurs les plus assidus de ce blog.

 

 

Dimanche 27 et Lundi 28 Avril

Kashgar-Ulugchat-Nura-118Km

 

Alors que mon estomac est en petite forme et ne supporte plus rien mais que mon vélo est, en revanche, en bonne état avec des rayons tous neufs, je reprends mes pérégrinations. Une tempête de sable s'est levée et les poussières suspendues dans l'air forment un voile qui rend les paysages fantomatiques. Peu d'eau et une terre à nu, seules quelques oasis de verdure ponctuent mon parcours.

J'arrive le lendemain à la douane qui se situe bien avant la frontière en elle-même.Il n'est pas possible de parcourir la dernière partie à vélo, la règle étant à partir de d'organiser un transfert car officiellement, sur mon passeport, je ne suis alors plus en Chine. J'essaye en vain de négocier, mais il faut se rendre à la raison, les officiels étant inflexibles. Il me faudra le reste de la journée pour passer tous les check-points, heureusement on est bien plus accueillant du coté Kirghiz.

 

De ce coté-ci commence l’ex-URSS et ce qui en reste. Les magasins sont soit dans des containers soit dans des roulottes bleues ce qui forme un ensemble plutôt pittoresque. Avant d'arriver dans le village suivant avec, là aussi des maisons bleues, je passe ma première nuit au pied des montagnes du Pamir.

 

 

Mardi 29 et Mercredi 30 Avril, Jeudi 1er mai

Nura-Sary Tach-Kizil-Korgon-Osh-268Km

Journée tempête de neige. Au début calme, le vent se met à forcir et en prenant de l'altitude, c'est la neige qui vient me fouetter le visage. On me conseille de faire demi-tour mais j'en ai vu d'autres. En effet, plus haut, de petites congères se sont formées, il faut pousser. À cela s'ajoute la fatigue de ne rien pouvoir manger et l'altitude, le sommet de la côte étant à plus de 3800m. Suit une longue descente vers un plateau d'où émerge une incroyable chaine de montagnes et ses multiples glaciers suspendus. Pour finir, le tonnerre retentit, sonnant la fin des éléments perturbateurs, retour du ciel bleu qui m'accompagnera jusqu'à Osh.

Pour y arriver, il me faut encore passer quelques cols enneigés, quelques policiers zélés, un berger menaçant qui brandit sa barre de fer mais les paysages sont superbes et je me sens emporté par la descente. Les gens sont pour la plupart bienveillants, et les enfants, comme dans le sud-est asiatique très joueurs, viennent en nombre me dire bonjour. Enfin un pays où je peux communiquer un peu et lire les panneaux qui sont en cyrillique.

 

 

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Samedi 3 et Dimanche 4 mai Osh-Jalalabat-Shamaldi say-188Km

 

Je ne pensais pas trouver autant de cultures, d'arbres et un printemps aussi vert, des champs de fleurs violettes, rouges et jaunes. La vallée du Fargana qui se partage entre Kirghizistan et Ouzbékistan se trouve à la croisée de nombreuses rivières qui viennent des montagnes et se termine à l'ouest pas le désert. Je contourne la frontière alors que, du temps de l'URSS, la route traversait de façon plus directe mais la ligne de partage décidée par Staline est encore sujette à conflit et me rallonge d'une bonne centaine de kilomètres...

 

J'ai aussi, au soir, la visite d'un jeune berger qui surveille ses montons et aime se bagarrer avec le bélier en le provocant, il restera avec moi jusqu’à la tombée de la nuit.

 

 

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Lundi 5, Mardi 6, et Mercredi 7

Shamaldi say-Karak kol-Ketmen toba-Togtogul-253Km

 

Un plov, un nan, du yaourt et du thé pour l'énergie, je remonte le long de la rivière Naryn. Je ne suis apparemment pas seul sur les routes, une cycliste allemande, Heike ( http://www.pushbikegirl.com/ ), me fait signe de m’arrêter, je me pause avec elle à l'ombre d'un arbre à côté d'une petite échoppe. Déjà un an qu'elle est sur son vélo. Nous prenons alors ensemble la route, elle aussi allant vers Bichkek bien que sa direction principale étant l'Est, vers la Chine dont je viens. Il est agréable de partager la route qui longe des lacs artificiels et serpente au fond de gorges. Nous prenons peu d'altitude et la chaleur se fait bien sentir mais les nombreuses pauses à l'ombre sont agréables. Les branches du lac nous font faire de nombreux détours mais au bout de trois jours nous arrivons au pied des cols...

 

 

Jeudi 8, Vendredi 9, Samedi 10 et Dimanche 11 mai

Togtogul-col-tunnel-Sosnovka-Bichkek-275Km

 

Très longue ascension, nous prenons notre temps dans ces paysages alpins, nous reposant même dans une yourte pour profiter de pain beurré et de thé au lait, produit bien local. Ce n'est que le lendemain, le souffle un peu court, que nous passons le col à plus de 3200m qui mène à une large vallée où le printemps a du mal à se faire une place avec toute la neige qui reste malgré un Soleil bien présent. Les nombreuses yourtes en bord de route proposent boulettes de yaourt séché, lait et miel. Le vent se lève et pousse de côté. Le lendemain, c'est le calme de nouveau avec encore un col mais qui se termine par un tunnel. Celui-ci est étroit et bien éclairé et ,après fermeture de la circulation, permet aux bergers d'y faire passer leur bétail. On en profite pour en faire de même avec nos vélos. De l'autre coté une bien longue descente nous mène vers Bichkek, une bien petite capitale.

 

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